[vc_row full_width=\ »true\ » type=\ »ww-custom\ »][vc_column][vc_column_text]Le jeudi 26 Novembre 2015, s’est tenue la cérémonie de lancement de la phase pilote d’ «Isospot», un projet d’Isocel Télécom, dans le quartier Fidjrosssè à Cotonou. Accessible à partir de 100 FCFA en illimité, c’est la connexion à internet la plus abordable du Bénin. Le directeur général de la compagnie M. Robert Aouad nous explique les raisons de cette initiative et nous donne son point de vue sur le développement du secteur.

Investir dans les infrastructures et mettre à la disposition des béninois une connexion à internet très haut débit et à moindre coût constitue un facteur de développement.
Ecce Africa (EA): Votre structure vient de lancer officiellement le concept «Isospot» qui se veut un maillon fort de la politique d’accessibilité à internet au Bénin. Compte tenu du prix abordable de l’offre, dites nous s’il s’agit-il d’une opération purement commerciale ou d’un investissement à caractère social ?

Robert Aouad (RA) : Je vous mentirai si je vous dis que nous avons monté ce projet dans un but social. Isocel Telecoms S.A est une entreprise commerciale donc si nous empruntons de l’argent et que nous l’investissons en retour dans des projets comme celui-ci, c’est que les gens qui nous accordent ces facilités ont besoin d’obtenir un retour sur investissement. Par contre, investir dans les infrastructures et mettre à la disposition des Béninois une connexion à internet très haut débit et à moindre coût constitue un facteur de développement. Comme l’a dit le représentant des jeunes développeurs et acteur du numérique au Bénin, Jimmy Kumako, nous participons indirectement à la création d’un écosystème qui va permettre l’éclosion de start-up, de pépinières, de sociétés, d’entrepreneurs etc. mais également d’autres couches et secteurs pourront en bénéficier. Donc en gros, nous apportons notre pierre au développement mais ce projet est d’ordre commercial puisque, bien que l’offre soit fort accessible, les gens payent pour se connecter à internet avec «Isospot».

EA: Quelle est la taille de l’investissement que vous avez consenti pour réaliser ce projet ?

RA: Sur Fidjrossè, il ne s’agit pas d’un grand investissement. On parle d’une centaine de millions de FCFA. Néanmoins, pour étendre le projet à toute la ville de Cotonou, il nous faudra mobiliser quelques milliards.

Nous sommes prêts à investir beaucoup plus dans les infrastructures et nous ferons ce qu’il faut pour y arriver afin d’impacter considérablement le développement du secteur.
EA: Peut-on savoir quels sont les acteurs qui ont participé à vos côtés à la réalisation du projet?

RA: Nous avons tout d’abord la SBEE (Société Béninoise d’Energie Electrique. Ndlr) qui nous a permis d’installer nos équipements et de les alimenter grâce à la mise à disposition de ses poteaux électriques. Elle a joué un rôle important de facilitateur et d’accompagnateur. Il y a ensuite l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP), le gouvernement par le biais du ministère de l’information et de la communication et enfin les divers partenaires, notamment les banques. Ce sont des structures qui jouent des rôles prépondérants dans la réalisation de projets comme celui-ci.

EA: Lionel Zinsou, le Premier ministre du Bénin était présent à la cérémonie de lancement de «Isospot». Il a entre autres réaffirmé son soutien et celui du gouvernement à ce genre d’initiative. Quelle a été concrètement l’implication du gouvernement dans le processus de réalisation ?

RA: Le gouvernement ne s’est pas impliqué directement. Le gouvernement fait un travail en amont et en aval, tout d’abord en réfléchissant à créer le cadre approprié à accueillir, faciliter et attirer les investissements dans le secteur par le biais de la régulation du secteur et en aval, il apprécie et appuie ensuite si besoin y est. C’est le cas ici car nous avons pu faire cet investissement pour aboutir à ce projet grâce à un environnement propice qu’ont facilité les autorités.

EA: Vous avez choisi le quartier Fidjrossè pour lancer la phase pilote de ce projet. Quelle est votre politique d’extension si cette étape s’avère concluante ?

RA: Nous savons déjà que cette étape sera concluante, puisque ça fait déjà plusieurs mois que nous y travaillons et nous avons fait ce qu’il faut pour que ce soit un succès, la demande étant très forte. Nous n’allons pas développer le produit dans les zones résidentielles et commerciales haut de gamme de la ville car elles sont déjà couvertes. Nous allons continuer à l’étendre aux autres quartiers populaires et périphériques. C’est après cela que nous reviendrons dans le centre-ville.

EA: Dites nous les difficultés auxquelles font face les fournisseurs d’accès à internet (FAI) comme vous au Bénin ?

RA: Il y a beaucoup de difficultés que nous rencontrons. Il faut trouver les ressources humaines appropriées, avoir la confiance des investisseurs, des bailleurs de fonds, des banques, des prêteurs, savoir faire les bons choix technologiques, ne pas faire du copier-coller par rapport à ce qui marche ailleurs et investir dans l’innovation. Il faut juste trouver le juste milieu mais je pense, qu’en quelques années d’expertise, avec les acquis et les régulations à venir dans le secteur, nous allons pouvoir continuer à investir plus dans les réseaux de distribution pour développer le secteur. Il y a aussi et surtout la problématique de l’opérateur historique. Aujourd’hui, on ne sait pas si on veut vraiment le libéraliser. On ne trouve pas de repreneur et on ne veut pas non plus le priver de ses privilèges pour ne pas créer une crise sociale. Nous savons que c’est une situation difficile pour le gouvernement, néanmoins, il faut pouvoir préparer le chemin pour permettre à d’autres acteurs d’investir.

EA: Quelles sont, d’après vous, les stratégies que les acteurs doivent mettre en place pour développer le secteur pour qu’on atteigne rapidement un taux de couverture d’internet de 100% ?

RA: Il faut miser sur le partenariat public-privé mais à la condition que le public joue son rôle et laisse le privé jouer le sien car lorsque le public veut empiéter sur le terrain du privé, on en arrive à un clash et la finalité, c’est le ralentissement. Nous avons connu des exemples pareils. Il y a de meilleurs moyens d’opérer et de réussir. Il peut s’agir des B.O.T qui sont des concessions à long terme par lesquelles on confie l’administration d’un service public à une entreprise privée qui fait son retour sur investissement et au bout d’une période, cette entité revient sous l’administration du service public. C’est une option qui peut marcher chez nous au Bénin. Sinon, il y a également la libéralisation du secteur qui pourrait nous conduire à atteindre des objectifs concrets. Il y a un certain nombre de choses auxquelles nous assistons et qui n’ont plus de raisons d’être et qui finalement nous ralentissent.
Quels sont les futurs développements que vous comptez opérer pour faciliter l’accès à internet au Bénin ?

RA: Nous nous sommes résolument engagés à procéder à une transformation du secteur. Il y a des banques qui sont prêtes à nous accompagner mais il nous faut un meilleur cadre réglementaire pour procéder à des changements et fournir internet comme il le faut à nos clients partout au Bénin. Nous sommes prêts à investir beaucoup plus dans les infrastructures et nous ferons ce qu’il faut pour y arriver afin d’impacter considérablement le développement du secteur.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]http://ecceafrica.com/isocel-telecom-investir-infrastructure/#.Vl7TtePhDOR[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]